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À la rencontre d'Honorade Rebuffat 

 

La compagne de Louis d'Arcussia d'Esparron

- chevalier de Malte - 

&

la mère de leurs huit enfants ...

 

 

D'Honorade, nous ne connaissons que peu de choses.

Ces petits indices grappillés dans les actes récoltés au fil des recherches permettront-ils de découvrir qui était Honorade Rebuffat ? Elle qui a toujours joué les seconds rôles - "épouse de ...", "compagne de..."," fille de...", "mère de..." - 

nous apparaitra-t-elle enfin comme personnage principal ? 

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Les actes dans lesquels nous la croisons - les baptêmes, les mariages, les contrats de mariage des enfants nés de sa relation improbable avec Louis d'Arcussia, le testament de Louis son compagnon - indiquent :

          * qu'elle est originaire d'Esparron de Pallières où elle vit et où elle possède des biens immobiliers,

          * qu'il est fort plausible qu'elle se soit unie à un certain Claude Martin après le décès de Louis en 1667,

          * qu'elle est la fille de Jaume Rebuffat,

          * et, que son histoire avec Louis a débuté vers 1640.

 

Elle est donc vraisemblablement née avant 1625, probablement à Esparron. C'est dans les registres de ce village varois que les investigations seront menées.

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Il est vrai que le patronyme Rebuffat et le prénom Honorade sont très populaires en ce début de 17e siècle - tant à Esparron que dans les villages alentours - cela pourrait compliquer sensiblement la tâche si la réflexion et l'attention venaient à faire défaut...

Les registres d'Esparron de 1628 consignent les baptêmes de deux Honorade Rebuffat respectivement datés du 17 et 20

septembre : il serait tentant d'attribuer une de ces deux naissances à notre Honorade, mais cela serait bien peu raisonnable.

En effet, les pères de ces deux petites Honorade se prénomment Melchion pour l'une, André pour l'autre (fig 1 et 2). Or nous le savons de façon certaine, le père de notre Honorade s'appelle Jaume, c'est Louis d'Arcussia lui-même qui le révèle, de sa propre bouche, dans son testament en date du 23 octobre 1655 ( fig.3) : "[...] D’avantage a légué et lègue à Honorade Rebuffade, fille à feu Jaume [...]". De fait nous devons écarter définitivement la thèse d'une naissance en 1628...

Honorade Rebuffat,

fille de Jaume.

- Jaume, version catalane et provençale de Jacques -

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Les familles Rebuffat sont nombreuses à Esparron au 17e siècle, à l'inverse des registres paroissiaux qui eux sont bien rares.

Après épluchage des archives disponibles, il apparait que six "Jaume Rebuffat" vécurent à Esparron entre la fin du 16e et le tout début début du 17e siècle.

* Quatre d'entre eux ne semblent pas y avoir fait souche, le cinquième est prêtre, il officie à Esparron, et y signe les registres de baptêmes entre 1584 et 1600 (Fig 4, 5, 6, 7a et 7b).

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* Le sixième Jaume, attise l'attention.

Nous le retrouvons en tant que père dans les baptêmes de ses sept enfants issus de son union avec Isabelle Fouque.

Ces naissances ont lieu entre 1609 et 1633 précisément durant la période présumée de la venue au monde d'Honorade. Le premier baptême relevé est célébré en 1609. Le mariage des parents - lequel n'a pas été retrouvé à Esparron faute de registres existants - est présumé antérieur à cette date. Jaume Rebuffat, l'époux d'Isabelle Fouque fait un excellent candidat ; il est, semble-t-il, le seul des Jaume à avoir fait souche à Esparron. Cette piste est prometteuse...

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Les enfants de Jaume Rebuffat et Isabelle Fouque :

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Jane Rebuffade, fille à Jaques et à Isabelle Foquesse, baptisée le 21novembre 1609 (fig. 8)

Catherine Rebuffade, fille de Jaume et Isabelle Fouquesse, baptisée le 6 décembre 1612 (fig. 9)

Marguerite Rebuffade, fille de Jaume et de Elisabeth Fouquesse, baptisée le 31 mai 1620 (fig. 10)

Mathieu Rebuffat, fils de Jacques et d'Isabeau Foulquesse, baptisé le 26 février 1623 (fig. 11)

Francoyse Rebufade, fille de Jaume et de Isabeau Fouquesse, baptisée le 25 mars 1625 (fig. 12)

Barthélémy Rebuffat, fils de Jacques et d'Isabeau Fouquesse, baptisé le 8 avril 1627 (fig. 13)

Honoratus Rebuffato, fils de Jacobo Rebuffato et Ellizabetta Foquessa, baptisé le 28 mars 1633 (fig. 14)

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Hélas, pas de petite fille prénommée Honorade, enfant de Jaume Rebuffat, dans les registres d'Esparron entre 1609 et 1633.

En ce début de 17e siècle, les registres paroissiaux ont subi des pertes substantielles et irrévocables, il n'est donc pas étonnant de ne trouver aucune naissance d'enfants nés de ce couple entre 1614 et 1618, les registres étant manquants. Cependant, considérant le rythme des naissances constaté entre 1620 et 1633, il n'est pas impensable qu'Isabeau Fouque ait donné la vie durant ces quatre années de lacunes et que, parmi ces naissances supposées, une Honorade ait vu le jour.

Par ailleurs, selon les dires de Louis lui-même dans son testament du 23 octobre 1655 ( fig. 15), la relation qui l'unissait à Honorade a débuté vers 1640. Il est invraisemblable que notre Honorade soit née après 1633. Toutefois, il s'agit là d'une affirmation qui ne pourra être officiellement validée puisque nous sommes, malheureusement, à nouveau confrontés à une malencontreuse période de lacunes entre 1634 et 1677, soit plus d'un demi siècle de perte de registres. Seule la raison nous fera donc exclure l'hypothèse d'une naissance après 1633.

 

Après avoir épuisé tout ce que les registres paroissiaux d'Esparron avaient à nous offrir, ce sont les archives notariales qui nous livreront, finalement, un acte enrichissant l'analyse.

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Honorade Rebuffat, fille d'Isabeau Fouque.

 

Testament d'Isabeau Fouque, le 2 janvier 1653,

" [...] veuve à feu Jaume Rebuffat de son vivant ménager de ce lieu d'Esparron-de-Pallières [...]".

ARCUSSIA

"Au nom de Dieu soit il amen. L’an 1653 et le second jour du mois de janvier après midi au règne du très chrétien prince Louis de Bourbon 14ème de ce nom, roi de France et de Navarre, comte de Provence Forcalquier et terres adjacentes en très longue et très heureuse prospérité soit il & à tous ceux qu’il appartiendra que constitue personnellement Isabeau Fouquesse veuve à feu Jaques Rebuffat en son vivant ménager de ce lieu d’Esparron de Pallières laquelle considérant que Dieu a dit que toute personne vivant en ce monde n’a chose plus certaine que la mort ni chose plus incertaine que l’heure d’icelle [...]  ladite Fouquesse à présent dans son lit malade

atteinte de maladie et infirmité corporelles toutefois bonne mémoire bon entendement [...] a fait et ordonne son testament nuncupatif

et disposition finale de sa dernière volonté [...]  a élu sa sépulture au cimetière et l’église Notre Dame * et à la tombe où sont ensevelis son dit feu mari et ses autres prédécesseurs [...]"

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* Église de Notre-Dame-du-Revest (fig. 16) ou Notre-Dame de l'Assomption (fig. 17) ? 

 Après avoir confié son âme à Dieu et exprimé ses volontés à propos du déroulement de ses funérailles, Isabeau Fouque énonce ses héritiers et distribue les legs :

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1/ Les Héritières particulières, ses cinq filles  : " [...] A légué et lègue à Jehanne, Catherine, Anne et à Honnorade Rebuffade ses filles légitimes et naturelles et à chacune d’icelles la somme de 12 livres comme aussi a légué et lègue à Marguerite Rebuffade son autre fille femme d’Anthoine Ribe 3 livres lesquels susdits livres veut que lui soit payés par les héritiers ci-après nommés [...]  lesdites Jehane Catherine Anne et Honorade et Marguerite Rebufade desdites filles ne puissent prétendre autre chose sur son bien et héritage les nommant par ce moyen ses héritières particulières [...]"

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2/ Les Héritiers universels, ses deux fils : "[...] fait et dit de sa propre bouche nomme ses héritiers universels Mathieu & Barthélémy Rebuffat ses enfants légitimes et naturels pour partager ledit héritage et susdits droits entre eux deux également et espère en conséquence après les dons de ladite testatrice à toutes ses volontés et ayant les susdits légats ci dessus [...]".

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​

Le 2 janvier 1653, Isabeau Fouque est la mère de sept enfants vivants. Le compte est identique à celui des naissances relevées entre 1609 et 1633 ; cependant le rapprochement  des prénoms fait apparaître deux décès : ceux de Françoise et d'Honorat qui ne sont pas cités en tant qu'héritiers mais immédiatement remplacés par deux filles jusqu'alors inconnues qui émergent du testament  :  Anne et Honorade... Nous sommes en présence d'une Honorade Rebuffat fille de Jaume et d'Isabelle Fouque. Il n'est pas impensable que cette Honorade soit la compagne de Louis d'Arcussia.

Habituellement, dans les testaments,  les enfants sont énoncés dans l'ordre des naissances.

La liste des enfants du couple Rebuffat s'étire, on compte, à ce jour, au moins neuf naissances à son actif entre 1609 et 1633 :

Jeanne née en 1609

Catherine née en 1613

Anne née entre 1613 et 1618

Honorade, cadette de sa sœur Anne, également née entre 1613 et 1618.

Marguerite née en 1620, future épouse de d'Antoine Ribe

Mathieu né en 1623

Françoise née en 1625, décédée avant 1653

Barthélémy né en 1627

Honorat né en 1633, décédé avant 1653.

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En l'état actuel des recherches et en l'absence d'un acte de mariage qui relaterait de façon officielle sa filiation, Honorade - successivement compagne de Louis d'Arcussia et épouse de Claude Martin - est très certainement née de l'union entre Jaume Rebuffat et Isabelle Fouque. Bien que l'affirmer soit impossible, la filiation proposée apparaît comme étant raisonnablement envisageable.

Sa naissance présumée entre 1615 et 1618 s’accommode parfaitement de la date du début de ses relations avec Louis : vers 1640.  Cette hypothèse est confortée par la présence et la signature, en tant que témoin au testament d'Isabeau Fouque, de Louis d'Arcussia chevalier de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, le compagnon d'Honorade et père de leurs enfants.

arcussia, attanoux , cellony, valisset
ARCUSSIA

Honorade Rebuffat,

une femme aguerrie,propriétaire à Esparron d'après le livre Terrier de 1641.

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Contre toute attente, c'est le Cadastre d'Esparron qui nous livrera l’indice d’un surprenant trait de caractère d’Honorade ; elle y est nommée en tant que propriétaire de plusieurs biens immobiliers.

Le Cadastre est un livre terrier dans lequel sont énumérées, décrites et estimées toutes les propriétés roturières d’une Communauté avec indication des noms des possesseurs. Ces informations vont servir au calcul de l’impôt dû par les propriétaires assujettis à la Taille. Alors qu’actuellement notre cadastre se fonde sur le système métrique, les estimations qui vont servir au calcul de la Taille s’expriment selon le système des poids et mesures en rapport, notamment, avec le rendement présupposé des récoltes à venir engendrées par la terre estimée.

Honorade apparaît à de nombreuses reprises dans le Terrier de 1641, cela surprendra ceux qui la pensaient démunie, les éléments recueillis démontreront qu'il n'en était rien. Elle s'y manifeste parfois en tant que fille de Jaume, ce qui ne fait pas de difficulté d'identification et, d'autres fois, nous rencontrons une Honorade Rebuffat que nous identifierons comme la compagne de Louis, et fille de Jaume, au regard des biens dont elle dispose mais dont nous savions qu'ils étaient en sa possession avant même la lecture du Terrier.

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    I / Terrier de 1641 et identification d'Honorade par sa filiation : "Honorade Rebuffade de Jaume"

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 Dans ce Cadastre nous dénombrerons, au moins, trois biens qui appartiennent sans conteste à notre Honorade :

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* Une terre quartier de La Perrière Taillade détenue en copropriété

avec Esprit Finaud, lequel en possède les 2/3.

NB : une perrière = carrière de pierre.

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Selon l'inventaire des biens ayant appartenu à Jean Finaud de François :

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"Item les trois parties d’une terre au cartier de la Perrière Taillade que _ apartenir à feu Honoré Ribe et Claude d’environ trois charges sepmences confronte le chemin d’Aix. Perrière estimé lesdits trois tiers à quinze écus."

En marge : "Tenet Honorade Rebuffade de Jaume pour [1/3] de ladite terre les autres deux tiers appartenant à Esprit Finaud."

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La locution « tenet » - ou « tient » - que l’on rencontre toujours en marge dans les documents cadastraux, indique la mutation de propriété, elle est suivie du patronyme du ou des nouveaux possédants, donnant ainsi l’historique des propriétaires successifs : cette partie de bien située quartier de La Perrière fut acquise par Honorade après 1641, antérieurement propriété de Jean Finaud, fils de François, qui en avait acheté l'intégralité à Honoré et Claude Ribe.

Probablement, ce Jean Finaud était-il , avec Louis d’Arcussia, l’un des témoins et signataires du testament de la mère d’Honorade, Isabeau Fouque, le 2 janvier 1653 :  « [...] fait et publié audit Esparron dans la maison d’habitation de ladite testatrice ci présent

Monsieur Louis d’Arcussia chevalier de l’ordre de St Jean de Jérusalem [...] habitants audit lieu témoins par moi requis  a signé qui a su et Jehan Finaud dudit lieu »

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* Un bien au quartier des Bourreaux propriété d'Honorade au 1er Juillet 1666.

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Selon l'inventaire des biens ayant appartenu à Jean dit Rey Berger :

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"Item une terre acquise dudit Castoul aux Bourreaulx confronte le chemin de Ginasservis  terre de Pierre  Rouier estimée cinq écus"

En marge : "Tient Honorade Rebuffade de Jaume le 1er juillet 1666"

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On notera dans le premier paragraphe du folio, à l'occasion de la description de la situation du bien précédent, qu'il est fait mention d'un certain Claude Martin dont on trouve, dans ce même Terrier, l'inventaire des biens. Rien n'atteste formellement qu'il s'agit du mari présumé d'Honorade, cependant il est bien possible que cela soit le cas : "Et premièrement une terre au cartier du Revest acquise de Maistre Jacques Castoul de onze panaulx et sepmence confronte terre du prieuré terre que_ estre vigne et Claude Martin estimée trante un escu"

En marge : "Faut charger Mr d’Esparron" lequel est, en 1666, Jean-Baptiste d'Arcussia, le frère de Louis d'Arcussia Chevalier d'Esparron et compagnon d'Honorade.

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 * Une terre plantée de vignes et d'arbres propriété d'Honorade au 1er juillet 1667.

 

La lecture du Terrier de 1641 propose l’inventaire des biens d'un certain Jaume Rebuffat : une maison, un jardin, un vignoble et une chenevière. Il s'agit sans aucun doute de biens possédés par Jaume Rebuffat, l'époux d'Isabeau Fouque et père d'Honorade, car nous retrouvons, cités dans cet extrait, les frères d'Honorade : Barthélemy et Mathieu mais aussi Honorade elle même.

Nous y découvrirons le lieu d’habitation de la famille Rebuffat et le singulier comportement d'Honorade à l'égard de ses frères ...

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Selon l'inventaire des biens ayant appartenu à Jaume Rebuffat :

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1/ Une maison à la Malautière, dont le terrain est mitoyen avec l’étable de Jean Finaud et la maison de Ciprien Florens, estimée vingt écus. On retrouve là le même Jean Finaud, copropriétaire avec Honorade du terrain de La Perrière, voisin de la famille Rebuffat. Cette maison, sans doute résidence familiale de Jaume Rebuffat et de son épouse Isabeau Fouque, devient la propriété du fils cadet du couple, Barthélémy Rebuffat, l’un des frères d’Honorade.

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2/ Un jardin toujours à la Malautière estimé quatre écus, également devenue propriété du fils cadet Barthélémy.                  

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3/ Une terre, plantée de vignes et d’arbres, confrontant le chemin menant à Aix. Honorade la détient au 1er juillet 1667.

En marge : " Vu un rapport d'estime fait par Taxil et François Fabre estimation droits en date du 26 juillet 1658 par lequel après que la vigne et _ arrachées remises en arbres deux panaulx et sepmence estimée à cinq escus la panal et _ réduit a quatorze escus.

Tient Honorade Rebuffade le 1er juillet 1667 sans consantement de ses frères" sous entendu, Barthélémy et Mathieu.

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Cette note marginale livre brièvement mais sans équivoque un différent avéré entre Honorade et ses frères, différent qu'elle semble mener à bien ! Il apparait à la lecture de ce texte qu'elle se soit emparée d'une terre qui ne lui était pas destinée. Effectivement, dans son testament, sa mère, alors veuve de Jaume, ne lui concédait qu'une modeste somme d'argent, les biens immobiliers devant revenir aux mâles survivants de la fratrie : Barthélémy et Mathieu. Que nenni ! Notre Honorade bravera les conventions se moquant des querelles qu'elle suscitera.

Honorade effacée et soumise ? Étonnamment pas...

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4/ Un champ de chanvre - une chenevière - acheté à Monsieur d’Esparron, devenu propriété du fils ainé de Jaume : Mathieu Rebuffat.

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II / Terrier de 1641 et identification d'Honorade par les propriétés qu'elle détient.

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A de nombreuses reprises nous y croiserons une ou plusieurs Honorade Rebuffat, sans précision sur la filiation, propriétaires à Esparron. Il n'est pas impossible qu' Honorade, la compagne de Louis d'Arcussia, soit l'une d'elles ; mais en l'état, rien ne permet de l'affirmer. En absence de note sur la filiation de la détentrice la question reste sans réponse.

Deux fois, cependant, la propriétaire des terres recensées est sans aucun doute Honorade Rebuffat.

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* Une terre située quartier de la Vigne Basse.

Le contrat de mariage de l'une des filles d'Honorade et de Louis, Madeleine d'Arcussia, fait état de ce bien dont les revenus sont apportés en dot par l'épouse au futur mari André Toupin. 

Contrat de mariage entre André Toupin et Magdallaine Martine. ​

Enregistré à Saint-Martin de Pallières le 15.09.1670 ; fait à Esparron dans la maison d’Honorade Rebuffade

  [...] la susdite constitue ladite Rebuffade  mère et belle mère respectivement a donné […] et tout présentement

désemparer à sadite fille la contenance de trois panals et demi en semence d’une livre qu’elle a au quartier de la vigne basse […]

* Une terre située quartier Vallon des Eissades

Tient (tenet = propriété de) Honorade Rebuffade le 18 avril 1666 une terre au quartier du Vallon des Eissades estimée à 25 écus.

Cette propriété apparait dans le contrat de mariage de sa fille Anne d'Arcussia lors de son union avec Isnard Boyton

 Contrat établi le 9 septembre 1680 et publié audit Esparron dans le château seigneurial :

  [...] ladite Honorade Rebuffade laquelle de son bon gré a constitué assigné en dot à sa dite fille et pour elle audit  Boyton son beau-fils que Dieu aidant [...] terre qu' elle a et possède au terroir dudit Esparron quartier du Vallon des Eissades […]

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Quelques neveux et nièces d'Honorade Rebuffat :

descendances partielles de certains cousins germains de 

Mesdames Nielly, Chabot, Boyton, Toupin & Blanc.

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  1. De Marguerite Rebuffat fille de Jaume et Isabeau Fouque & sœur d'Honorade.

  2 .           De Barthélémy Rebuffat fils de Jaume et Isabeau Fouque & frère d'Honorade 

Une singulière famille Rebuffat à Esparron 

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"Sr. LAURENT. REBUFFAT. SA. FEMME. ET. FAMILLE. DESPARRON. 1712"

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L’église paroissiale  d’Esparron-de-Pallières abrite dans sa chapelle Saint-Antoine une toile qui se distingue plus par son sujet - et ce qu’il donne à voir des usages en cours au début du 18e siècle dans la Provence profonde - que par sa qualité artistique.

Elle représente la famille de Laurent Rebuffat, habitant d’Esparron. Il est assis face à sa femme, tous deux tiennent dans leurs mains un long cierge allumé. De part et d'autre du couple sont représentés, en cascade, leurs quatorze enfants : six garçons et huit filles, qui tous sont entrés dans les Ordres, chacun porte le costume de l’Ordre auquel il appartient. Toute la famille a les yeux levés vers le Ciel. Dans la partie inférieure de la toile l’artiste a consigné : "Quot sunt nati, tot sunt vivi,  Quos sacerdos Dei vivi  Vovit omnes ut, non vivi  Sint in celo redivivi." Pouvant être traduit comme suit :  "Autant de naissances, autant de vies. Le représentant du Dieu vivant a promis à tous qu'une fois morts, ils seraient dans le ciel à nouveau vivants." Bien que l’on puisse y voir un remerciement à l'immense bonté divine et qualifier ce tableau d'ex-voto, ces vers semblent sonner davantage comme un espoir, une prière adressée aux Cieux.

La dévote famille Rebuffat n’a hélas pas pu être rattachée aux nombreux Rebuffat d’Esparron, faute de connaitre le patronyme de l'heureuse mère des quatorze enfants. Plusieurs Laurent Rebuffat contemporains de la toile sont présents à Esparron, reconnaitre qui est le bienheureux géniteur de tous ces petits ecclésiastiques parmi l'ensemble des Laurent rencontrés relève du défi.

Toutefois, considérant l'abondance des esparronais porteurs du patronyme Rebuffat, lesquels ont tous un ancêtre commun plus ou moins proche, on ne s’aventurera guère si l'on suppose que cette famille, infiniment pieuse, a un lien de parenté avec notre Honorade.

Remerciements

A Hélène P. pour sa participation

A Gérard S. pour sa version latine

A Francis H. d'avoir aimablement autorisé la publication des photos du tableau de la bienheureuse famille Laurent Rebuffat.

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Publié en juin 2018

Crazy Little Thing Called Love
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