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Génération 2 :

Joseph André Cellony : maître peintre.

[ 1696 / 1746 ]

Unique fils du précédent.

JOSEPH CELLONY

Baptême de Joseph André Cellony, le 30 novembre1696, Aix, Sainte-Madeleine.

JOSEPH CELLONY

Joseph André décède, à Aix-en-Provence, le 7 février 1746 à l'âge de 49 ans. Il est inhumé le lendemain dans le cimetière de la paroisse Sainte-Madeleine.

Acte de sépulture de Joseph André Cellony.

JOSEPH CELLONY

De son union avec Victoire Escallier le 8 février 1729 naîtront sept enfants dont Joseph ; ce dernier développera un goût certain pour la peinture et inscrira dans la foulée de son père et de son grand-père du moins quelques temps... l'histoire de sa vie peu banale sera relatée ultérieurement. 

Mariage entre Joseph André Cellony & Victoire Escallier, Aix, Sainte-Madeleine.

JOSEPH CELLONY

" Joseph André Cellony fils de M Joseph ici présent et consentant et de feue D[emois]elle

Chrestienne Boyer après une publication des bans dispense des deux autres et ensuite

des dispenses du quatrième degré de parenté obtenues de M[essi]r[e] le vice légat d’Avignon

dument  enregistrées au parlement infulminées par M[essi]r[e] Reynaud vicaire général

et official de M l'archevêque ce joud’hui huitième février 1729 en présence de

nous curé et des témoins ci après nom[m]és a épousé en face de l’église

et selon les règles d’icelle D[emois]elle Victoire Escallier fille de s[ieu]r Louis

Escalier et de D[emois]elle Marie-Madelaine Perrinet ici présente et consentante

les témoins ont été messire Joseph Benoit ont tous signés à l’original

avec Panardy curé "

Joseph André fut un portraitiste de renom. Son père fut son premier Maître. Conscient du talent de son fils et afin de parfaire sa technique il décide de l'envoyer à Paris auprès Hyacinthe de Rigaud grand maître du portrait glorifié par les critiques, Jean-Baptiste Descamps nous faisant part de l'admiration qu'il lui porte écrit : "Rigaud savait donner à ses portraits une si parfaite ressemblance, que du plus loin qu’on les apercevait, on entrait, pour ainsi dire, en conversation avec les personnes qu’ils représentaient. On peut dire que ses portraits laissaient plus de choses à penser qu’ils n’en exprimaient : Il s’était fait sur la physionomie des règles si certaines et si bien établies par l’usage, que rarement il manquait une ressemblance." Cellony reste sous la direction de Rigaud plusieurs années durant, probablement entre 1720 et 1729 car cette année là, il regagne Aix pour s'y marier et y poursuivre sa carrière principalement comme portraitiste.

De nombreux auteurs notent la finesse de l’exécution du fils qui, selon eux, a démontré une habileté artistique supérieure à celle de son père, Joseph I. Cependant, la difficulté reste entière lorsqu'il s'agit de distinguer le travail du père de celui du fils tant les périodes de leurs activités se chevauchent. Jean Boyer apporte, à nouveau, une aide précieuse en opérant un classement chronologique des personnages dont les Cellony ont peint le portrait. Cette approche permet de résoudre en partie l’embarras de l’attribution des œuvres. Ainsi, il devient plus aisé de distinguer auquel des deux artistes doivent être attribués les portraits portant la mention J. Cellony pinxit gravés par Cundier et Coelemans au début du XVIIIe siècle. Une série de portraits présumés gravés après 1720 est, probablement, à mettre au compte de Joseph André, le fils...

Les oeuvres de Joseph André Cellony connues par la gravure.

Selon Jean Boyer.

JOSEPH CELLONY

 

1725 : Pierre Joseph de Castellane [1661 / 1715], évêque de Fréjus de 1715 jusqu’à sa mort en 1739. Un des pères du Concile

d’Embrun en 1727. Portrait peint par J. Cellony, gravé par J. Cundier: " En buste, presque de face. Bordure ovale sur fond rectangulaire. Cartouches aux armes divisant la légende."

1726 : André Geoffroy de Valbelle, mort en 1736. Maître de camp de Cavalerie, marquis de Rians, baron de Meyragues, marié à  Marguerite-Delphine de Valbelle l'unique héritière des marquis de Tourves. Portrait peint par Cellony, gravé par J. Cundier.

(Fig. 13-a-b-c).

JOSEPH CELLONY

1727 : (peut-être Louis) de Pontevès, religieux de l’Étroite Observance de Saint-François, officier de Galère. Portrait peint par Cellony, gravé par J. Coelemans.

1728 : Révérend Père Étienne Gauthier de l’Ordre des Récollets. Portrait peint par Cellony, gravé par J. Coelemans.

   ( - ) : François Lazare de Thomassin de Cabre, marquis de Saint-Paul et de Monglas, comte de Raillane, brigadier des Armées du Roi de 1719 jusqu’à sa mort en 1734. Portrait peint par Cellony, gravé par J. Coelemans.

   ( - ) : François de Thomassin de Rognac, abbé et chanoine de l'église Métropolitaine d'Aix (Saint-Sauveur).

François de Thomassin de Rognac :

portrait peint par Cellony, gravé par J. Coelemans. (Fig. 14).

Cette gravure est une variante de l’œuvre picturale conservée par le musée Granet (Fig. 15) à propos de laquelle il est bien complexe de déterminer qui des deux Cellony en est l'auteur... Est-ce Joseph I. le père ou bien Joseph André le fils ? Rien ne permet de privilégier l’un au détriment de l’autre comme bien souvent cela a déjà été le cas au sein de cette famille d’artistes. Ce tableau peut avoir été le fruit d'une collaboration entre père et fils, c'est une hypothèse qui est avancée par certains auteurs, il n’est pas permis, cependant, de le dire avec certitude. Quant de la gravure qui en a été faite et en rapprochant les deux œuvres, il est manifeste que Coelemans a pris la liberté d’interpréter le travail du ou des peintres. L'estampe qu'il réalise est sensiblement différente de la création originale. On y observe un sujet paraissant plus mature dont la posture et l'habit sont traités par le graveur d'une manière très personnelle.

 Joseph André Cellony, un talentueux  portraitiste ... 

Les oeuvres conservées.

Joseph André Cellony met l'accent sur le personnage, le contexte dans lequel il est présenté est éludé. Le modèle est invariablement reproduit avec beaucoup de soin et un grand respect du détail, c'est lui qui domine l'ensemble de la toile. Cette approche confère aux portraits de Cellony une certaine intimité avec le sujet, un sentiment de proximité se dégage instantanément, le regard du personnage nous inciterait volontiers à la confidence, et, alors que l'on s'attache à apprécier les accessoires figurés qui l'accompagnent, on observe avec plaisir que l'artiste aborde avec une infinie délicatesse les étoffes, donnant au visiteur le sentiment qu'il pourrait en goûter la douceur...

 

... Un aperçu du talent manifeste de Joseph André Cellony,

d'autres œuvres pourraient venir compléter ce panorama qui n'est en rien définitif ...

 

- - -  Sur le marché de l'Art  - - -

 

     - Portrait de Madame de Châteaurenard - (Fig. 16, 16.a, 16.b, 16.c.). Vente 2002.

Non signé, attribué à Cellony 1721. Huile sur toile 30 X 23.5 cm , portant inscription au revers :

"Marie Françoise de Terranti de ... / épouse de ... des Châteaurenard. Cellony pinxit 1721."

Une bien mystérieuse mention qui invite à la découverte...

Qui est l'énigmatique Madame de Châteaurenard ?

Sans doute, est-elle la fille de Pierre François II Baron de Malijac & de Jeanne de Baroncelli des seigneurs de Javon.

Elle avait épousé Joseph d'Aimar d'Albi, Premier consul d'Aix, procureur du Pays et baron de Châteaurenard, devenant ainsi Madame de Châteaurenard. Il faudrait alors lire l'inscription apposée au dos du tableau comme suit :

" Marie Françoise de Tonduti de Malijac / épouse de Joseph d'Aimar d'Albi des Châteaurenard. Cellony pinxit 1721."

La fille de ce couple, Sexte Gabrielle d’Aymar d’Albi, épousa, le 1er octobre 1726, Jean Louis Gabriel de Thomassin, vicomte de Reillane (1708-1736) & fils de Jean Étienne de Thomassin, dont le portrait fut peint par Cellony l'Ancien. En 1709 Coelemans réalisera une gravure à partir de cette toile. [cf. 1709, Jean Etienne de Thomassin (1661/1739). Marquis de Saint-Paul, vicomte de Reillane, baron de Rognac, Président à Mortier du Parlement de Provence en 1709. Cellony pinxit / J. Coelemans scuplsit ].

La demeure aixoise des barons de Châteaurenard était l'Hôtel éponyme. Situé au numéro 19 de l'actuelle rue de Gaston de Saporta, à quelques pas de la cathédrale Saint-Sauveur, sa construction fut décidée vers 1650 par Jean François d'Aymar, grand-père de Joseph l'époux de Marie Françoise de Tonduti, Dame de Châteaurenard. Pierre Pavillon en fut l'architecte, son fils Balthazar avait épousé Louise Valisset, fille de Madeleine Cellony et petite-fille du peintre François Valisset, donc doublement parente des peintres Cellony. Le décor intérieur de la résidence avait été confié au talent de Jean Daret, un proche des Palme, eux aussi cousins des Cellony par leurs ancêtres Valisset et Cellony. Daret réalisa un trompe-l’œil exceptionnel couvrant entièrement la cage d'escalier et son plafond, cette œuvre magistrale fait encore aujourd'hui partie des trésors picturaux de la ville d'Aix-en-Provence. L'Hôtel des Châteaurenard est également célèbre pour avoir logé un temps le jeune Roi Louis XIV alors qu'il procédait à son tour d’inspection de la Provence en 1660. Le Roi, ébloui par le génie du décorateur de l’escalier, avisa sa suite et ses gardes de ne point commettre de dégradations sur cette œuvre remarquable sous peine de s'exposer à de lourdes représailles royales ... Sa Majesté demandera à connaître l'artiste, elle le distinguera, faisant de lui un maître peintre du Roi, et le chargera des peintures du château de Vincennes. Cet honneur royal participera sans doute à la célébrité de Daret débordé par l'explosion des commandes qui s'ensuivit.

 

 - Portrait of "Ambler children" - ( fig. 17. 17a. 17b. 17c. 17d.). Vente 2009. Signé et daté de 1726.

 "Portrait of the Ambler Children, Humphry, Elizabeth and Charles, with their dogs, standing on a terrace with buildings in a parkland setting." [Portrait des enfants Ambler, Humphry, Élisabeth et Charles, avec leurs chiens, se tenant sur une terrasse avec en fond les constructions sises dans un parc.]

 "Signed and dated 1726, inscribed with the Ambler family tree on an old label verso, oil on canvas, 175.5cm by 201cm -" [Signé et daté de 1726, inscrit au verso, sur une ancienne étiquette ; accompagné l'arbre de la famille Ambler ; huile sur toile ; 175.5 cm X 201 cm.]

Cette toile met en scène les trois enfants et les deux chiens du célèbre avocat à la Cour, Humphry Ambler  (Fig. 17.f ), un des sujets britanniques de Sa Majesté, Georges I.

"Ce portrait d’Élisabeth et des ses deux frères a été peint par Joseph André Cellony en 1726, Élisabeth était âgée de 14 ans, son frère Humphry avait 13 ans et Charles cinq. Cette peinture avait été commandée par leur père Humphry, leur mère (Anne fig. 17.f.) était décédée en 1722, alors qu’Élisabeth n'avait que 10 ans. Il était un père affectueux et aimant et dans ses dernières volontés il écrivit :  Je nourris un amour tendre et affectueux pour chacun de mes enfants. Il laissa sa fortune à diviser entre eux en part égales."

Qu'est-ce qui motiva un distingué et fortuné avocat anglais, résidant à Oxford, à passer commande auprès d'un peintre provençal pour dresser les portraits de ses enfants chéris ? Sans doute la prestigieuse formation que Cellony reçut auprès Rigaud a-t-elle fait la différence dans le choix de l'artiste. La solide renommée de Cellony, auréolé du label Rigaud, aurait-elle traversée la Manche ?

 - Portrait de femme et son chien - ( Fig. 18. 18a. 18b.). Proposé à la vente en  2016. Attribué à Joseph André Cellony.

Huile sur toile, 83 cm X 75 cm. Modèle non identifié.

Au musée Granet d'Aix-en-Provence 

  A propos du Musée Granet :

Il est regrettable de ne pouvoir accéder facilement à la galerie dédiée à la Peinture française, nordique et italienne du XIVe au XVIIIe ;

il est tout aussi regrettable d'observer que les toiles des peintres aixois de cette période ne sont pas exposées de façon permanente.

Tout cela est bien dommageable, cette collection mériterait pourtant toute notre considération 

Quelques uns des portraits conservés par le musée Granet sont attribués à Joseph André Cellony.

 - Monsieur de Panisson -  Deux portraits le représentant à différentes époques de son existence.

 - 1- En habit : toile ; 0.765 X 0.647 cm. Don de M. Voley-Boze, 1870.

  "Il est représenté de trois quarts tourné vers la gauche, en habit, couleur feuille morte, que recouvre en partie une draperie rouge."

   (Fig. 19.).

 - 2 - En cuirasse : toile ovale ; 0.42 X 0.35 cm. Legs de la marquise de Gueydan,1880.

   "Il est de trois quart tourné à gauche et porte une cuirasse." (Fig. 20.).

 - Madame de Caban(n)es - Toile ; 0.81 X 0.65 cm. Legs de Madame la marquise de Gueydan, 1880.

   "Elle est représentée de trois quarts tournée vers la droite, en corsage de satin blanc ; une draperie rouge recouvre les épaules." (Fig. 21.).

 - Une Dame inconnue - Toile ovale ; 0.69 cm X 0.57 cm. Legs de Mme la marquise de Gueydan (ou Gueidan), 1880.

   "Elle est vue de trois quarts tournée à droite, vêtue d’un corsage en satin blanc, brodé d’or." (Fig. 22.).

Publié en février 2017

Crazy Little Thing Called Love
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