« […] nous avons conjoint en mariage conformément aux ordonnances dudit
Concile de Trente, Joseph Rey fils de Raymond et de Catherine Rougier mariés
dudit Grambois avec hon(n)ête fille Geneviève Toupin, fille d’André et à feüe
Magdelene MARTIN mariès dudit La Tour; en présence de leurs père(s) paren(t)s amis
et témoins soubssignés avec nous […] »
Nous retrouvons la signature d’André au bas de l’acte. Cela nous conforte dans l’idée que nous sommes en présence du même André Toupin. Cependant, pour quelle raison la mère de la mariée est dite : " Magdelene MARTIN " ?
L’emploi de ce patronyme est bien étrange...
Nous savons de manière certaine - grâce à son acte de naissance du 5 janvier 1672 à Saint-Paul-lez-Durance - que
Geneviève Toupin est la fille d’André Toupin & de Madeleine d’Arcussia. Mais, souvenons-nous, à deux reprises dans les actes de naissance des enfants Toupin, lors de l’identification de la mère, nous avons rencontré un ajout qui revêt maintenant un caractère particulier :
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Dans l’acte de baptême de Madeleine Toupin, le 5 février 1684 à Corbières, la mère est appelée : "Magdelene Martine d’Harcussy".
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Dans l’acte de baptême de Suzanne Toupin, le 11 décembre 1685 à Corbières, la mère est également appelée : "Magdelene Martine d’Harcutia".
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Puis maintenant, à l’occasion du mariage de Geneviève Toupin, la défunte mère est nommée "Magdelene Martin" mais cette fois-ci : exit « d’Arcussia » ...
A ce moment de la recherche, nous nous interrogeons.
En effet, c’est la première fois que ce double prénom n’est pas immédiatement suivi par "d’Arcussia", "d'Harcutia" ou autres formulations patronymiques hasardeuses...
Est-ce une inattention du vicaire qui a conjoint en mariage Joseph Rey et Geneviève Toupin ? Le mariage est célébré dans la paroisse de La Tour d'Aigues, la famille vient tout juste de s'y installer ; le prêtre ne connait sans doute pas très bien ces nouveaux paroissiens. Aurait-il « oublié » de mentionner le patronyme de la mère de l’épouse, la nommant exclusivement par ses deux prénoms ? ... Peut-être, mais nous n’y croyons guère…
Mais alors, si le vicaire n’a pas fauté par omission, il n’est pas impossible qu’il s’agisse de la féminisation du patronyme "Martin", lequel se transforme dès lors en "Martine", cela pourrait expliquer l'emploi de "Martine d'Harcutia" que nous avons déjà croisé à deux reprises...
La recherche d'un mariage André Toupin X Madeleine Martin devient incontournable.
Nous éloignerions-nous de la piste des "d’Arcussia" et de la descendance présumée de cette Madeleine ?
Les recherches prennent à nouveau un caractère très inattendu …
Une association Varoise a relevé un contrat de mariage établi entre un certain "André Toupin" et une certaine "Madeleine Martine"...
L’acte enregistré à Saint-Martin-de-Pallières est daté du 15 septembre1670 : ce relevè fait apparaitre une certaine Honorade née Rebufat qui serait la mère de la mariée, et un certain "Claude Martin ", décédé, qui lui serait le père ...
A cet instant, nous pensons qu’il pourrait s’agir d’une lecture hasardeuse du prénom du père de l’épouse, la calligraphie de la fin du 17e n’étant pas très aisée, les confusions, surtout sur les patronymes, sont toujours possibles.
Le "Claude" pourrait, éventuellement, être un "Louis", "Honorade née Rebuffade" serait alors sa compagne, celle que nous connaissons bien, la mère des six autres enfants du chevalier Louis. Les recherches prennent une tournure impensable. Notre chevalier sait parfaitement comment combattre l’ennui. Sur ce point, au moins, il n’y a aucun doute !
Les indications données dans le relevé Varois soulèvent bien des interrogations :
L'époux :
Prénom : André
Nom : TOUPIN
Père : André
Mère : Geneviève née PLAUTAT
L'épouse :
Prénom : Madeleine
Nom : MARTINE
Père : Claude +
Mère : Honorade née REBUFFADE
Allons-nous pousser la curiosité jusqu’à lire le contrat de mariage ?
Mise à jour, juin 2015.