​

Il s’agit de

Jean-Baptiste d’Arcussia

Seigneur d’Esparron et du Revest, 

le frère de Louis chevalier de Malte.

Cet Ă©vĂ©nement vient complĂ©ter le faisceau d’indices qui tous, tendent vers la dĂ©couverte d’une nouvelle fille du chevalier Louis d’Arcussia. Si l’on se rĂ©fère au montant de la dot de Madeleine (Martine) d'Arcussia qui lui est assignĂ©e par sa mère Honorade, nous observons que celui-ci est effectivement bien modeste. Elle reçoit 400 livres alors que sa sĹ“ur Madeleine n°I s’était vue attribuer 1 427 livres lors de son mariage avec Joseph Nielly en 1662. Il est vrai que les noces de cette dernière avaient Ă©tĂ© conclues du vivant de Louis leur père, ce qui n’est alors plus le cas : en 1670 Louis est dĂ©cĂ©dĂ© depuis trois ans. C’est sans doute cela qui justifie la diffĂ©rence de traitement entre les deux sĹ“urs. Le montant Ă©levĂ© de sa dot avait permis Ă  Madeleine de s’installer dans la bourgeoisie locale en Ă©pousant un de ses reprĂ©sentants en la personne de Joseph Nielly.

​

« […] la dot est le vĂ©ritable patrimoine des femmes Ă  cette cause par devant nous notaire royal Ă  Esparron soussignĂ© et des

tĂ©moins  nommĂ©s  constitue en la prĂ©sente ladite Honorade Rebuffade laquelle de son bon grĂ© a constituĂ© et assignĂ© en dot en nom et pour cause de dot Ă  sa dite fille et pour elle audit AndrĂ© Toupin son beau fils Ă  savoir 

en  la somme de 400 livres y compris les coffres robes et ornement […]»

 

A titre de comparaison, les filles issues de milieu paysan reçoivent en dot entre 200 et 300 livres. Celles issues de milieux bourgeois, elles, reçoivent entre 1000 et 2000 livres. Pour ce qui concerne les futures mariĂ©es appartenant Ă  la noblesse, ce montant peut ĂŞtre multipliĂ© par dix, en fonction du rang occupĂ© par leur père… Les 400 livres attribuĂ©es Ă  Madeleine (Martine) d’Arcussia se composent entre autres de 100 livres offertes Ă  la mariĂ©e par un personnage que nous connaissons dĂ©jĂ  : Jean-Baptiste d’Arcussia seigneur d’Esparron et du Revest. Son immixtion dans le contrat de mariage de sa nièce  Madeleine (Martine) d’Arcussia est bien surprenante. A aucun moment il ne fait rĂ©fĂ©rence Ă  son lien de parentĂ© avec la future Ă©pouse. Le notaire se garde, lui aussi, d’en dire mot.

Cette intervention est singulière Ă  double titre :

  • C’est Jean-Baptiste d’Arcussia que Louis dĂ©signe comme hĂ©ritier universel lorsqu’il dicte son testament en 1655 peu de temps avant son voyage Ă  Malte. Dans cet acte officiel, Louis charge son frère Jean-Baptiste de doter chacune de ses filles Ă  hauteur de

      1 000 livres :« […] a lĂ©guĂ© et lègue Ă  ThĂ©rèse, Madeleine Anne et Marguerite, filles naturelles de la maison et Ă  chacune d’elles        la somme de mille livres que lui seront expĂ©diĂ©es et payĂ©es par son dit hĂ©ritier le jour qu’ellesse colloqueront en mariage […] Â»

​

Ce qui fut fait pour la première Madeleine lorsqu’elle Ă©pousa Joseph Nielly, en 1662, du vivant de Louis, puisqu’elle reçu 1 427 livres; Louis et Honorade ont très probablement versĂ© une grande partie de cette somme. Mais, après le dĂ©cès de Louis, lors du mariage de la Troisième Madeleine, l’épouse d’AndrĂ© Toupin, Jean-Baptiste ne versera que 100 livres ne tenant pas compte des dernières volontĂ©s exprimĂ©es par son frère Louis en 1655 : Â« […] la somme de 100 livres messire Jean Baptiste d’Arcussia seigneur dudit Esparron et du Revest a consenti ĂŞtre donnĂ©e Ă  ladite Magdalene Martine pour les bons et agrĂ©ables services qu’elle a rendu Ă  Madamesa femme […] Â»

  • On notera le soin avec lequel le seigneur d’Esparron dissimule le lien familial qui l’unit Ă  Madeleine (Martine) d’Arcussia la future mariĂ©e dont il semble tout ignorer des origines. Elle aurait, selon lui, rendu « de bons et agrĂ©ables services Ă  Madame sa femme… Â» serait-ce donc lĂ  la justification de cette largesse ?

​

Qui est " Madame ", femme de Jean-Baptiste d’Arcussia ?

Jean-Baptiste d’Arcussia Vicomte d'Esparron voit le jour Ă  Esparron vers 1604.

Il est le fils de François et de Louise de Blancard. C’est le frère aîné du chevalier Louis d’Arcussia d’Esparron .

Le 28 fĂ©vrier 1634, il s'unit en premières noces Ă  Claire de Rascas ; laquelle dĂ©cèdera en 1639.

On ne connait pas de descendance Ă  ce couple.
Puis, le 29 février 1640 Jean-Baptiste se remarie avec Louise de Bausset (CM Marseille; notaire Sossin), qui est la fille d’Antoine de Bausset
- Docteur en droit de l'UniversitĂ© d'Avignon 1614, Lieutenant gĂ©nĂ©ral en la SĂ©nĂ©chaussĂ©e de Marseille - et de Gabrielle de Fornier. Ensemble ils auront au moins quatre enfants dont  Pierre qui hĂ©ritera de la seigneurie et du titre au dĂ©cès de son père.

Jean-Baptiste sera inhumĂ© le 29 aout 1680 Ă  Esparron-de-Pallières dans le tombeau des ses ancĂŞtres situĂ© dans la chapelle du Saint Rosaire de l’église paroissiale.

En 1670, « Madame sa femme Â» citĂ©e dans le contrat de mariage est donc Louise de Bausset. A cette Ă©poque, le couple partage son temps entre Marseille, oĂą Madame a ses origines familiales, et Esparron oĂą Monsieur a ses terres.

Il n’est pas impossible que la future Madame Toupin ait accompagné Louise de Bausset lors de ses séjours au château d’Esparron...

Aurait-elle Ă©tĂ© l’une des domestiques de la châtelaine ?

La question n’est plus de savoir si Madeleine (Martine) d’Arcussia est une bonne candidate Ă  la filiation pressentie, il est temps de s’interroger sur un personnage dont rien jusqu’à prĂ©sent ne nous laissait supposer l’existence : Claude Martin, le notaire nous le prĂ©sente comme Ă©tant le père de la mariĂ©e…

 

 Le patronyme « Martin Â»  sème le trouble :

 

L’apparition de Claude Martin en tant que père de la mariée pourrait trouver une explication raisonnable.

S’il est prĂ©sentĂ©, dans l’acte par la notaire, comme le père de la future Madame Toupin, c’est probablement parce qu’il fut l’époux d’Honorade. Cependant aucun acte officiel - mariage religieux ou contrat de mariage prouvant cette union - n’a pu ĂŞtre retrouvĂ©,

ni Ă  Saint-Martin-de-Pallières oĂą la famille parait avoir ses habitudes, ni Ă  Esparron car les registres paroissiaux de cette pĂ©riode sont malheureusement manquants. Claude Martin nous apparait alors comme le nouveau personnage mystère de cette pĂ©ripĂ©tie... En tentant de dĂ©couvrir qui il est, nous dĂ©couvrirons un contrat de mariage bien surprenant. Il met en scène une certaine " Anne Martine "  fille de Claude et d’Honorade Rebufat ! Faute d’éclaircir la problĂ©matique, ce nouvel Ă©lĂ©ment ne fera qu’obscurcir un peu plus le mystère qui entoure dĂ©jĂ  cette histoire bien romanesque.

 

Mis en ligne en Août 2015.

​

"Il y aura toujours l'eau, le vent, la lumière ; rien ne passe après tout si ce n'est le passant ". Louis Aragon.

-------------------------

-------------------------

BONNE VISITE

Merci de citer ce travail personnel dans vos sources

 & de ne pas reproduire, tout ou partie, du texte et images sans autorisation.

-------------------------

-------------------------

*Christine Martinez-Augias*

©

Mystery of Love
00:00 / 04:40
My Way
00:00 / 03:54
Crazy Little Thing Called Love
00:00 / 02:49